L’assurance entreprise, aussi appelée assurance commerciale, est une assurance qui sert à protéger une entreprise et la sécurité financière de son propriétaire. Elle peut couvrir les biens commerciaux (équipement, marchandise, dossiers, lieu de travail, bâtiment de l’entreprise), les véhicules commerciaux, les dommages causés à autrui, la perte de revenus, etc.

Pour vous aider à mieux comprendre les mécanismes de l’assurance entreprise, nous avons posé 5 questions à l’un de nos courtiers, spécialiste dans le domaine. Voici donc ses meilleurs conseils d’Éric Maisonneuve, courtier en assurance de dommages chez AMR! En espérant que cet article puisse vous éclairer et vous éviter des problèmes d’assurance!

Quels sont les principaux aspects à prendre en compte lorsqu’on veut assurer convenablement son entreprise en démarrage?

Éric : Pour commencer, c’est important d’avoir une description précise des activités de votre entreprise. On nous appelle souvent pour avoir de l’information, mais les gens manquent souvent d’exactitude. Par exemple, si vous souhaitez assurer une entreprise qui fait du transport, l’assureur a besoin de savoir quel type de transport vous effectuez.

Transporter des roulottes, du ciment, des balles de foin ou des produits toxiques, ce n’est pas la même chose! Un manque de précision peut parfois occasionner un refus d’assurance.

Important aussi; ayez une estimation de votre chiffre d’affaires, et soyez conservateur. Ce sont ces informations qui vont déterminer votre prime en assurance responsabilité civile. Et votre expérience aussi! Imaginons que ça fait 10 ans que vous travaillez dans le domaine de la construction et que vous démarrez une entreprise dans ce domaine, dites-le à votre courtier! Certains assureurs vous ouvriront plus facilement leurs portes à partir de ce moment-là. Toute expérience peut être pertinente, alors n’hésitez pas à en parler à votre courtier.

Les lieux que vous occupez en tant qu’entreprise, ça aussi c’est important. Pensez à donner le plus de détails possibles : année de construction, type de construction, les rénovations effectuées par le passé; et le secteur où vous êtes localisé peut aussi changer bien des choses. Si vous être situé à côté d’une caserne de pompier, votre taux sera meilleur que si vous être au fin fond des bois… Avant d’appeler votre courtier, pensez à regrouper le plus d’information possible, et soyez précis dans vos réponses.

Est-ce qu’un assureur peut exiger certaines mesures à une entreprise pour être éligible à l’assurance entreprise ? (ex. système d’alarme)

Éric : Oui. Ce qu’il faut comprendre, c’est que le but de l’assureur ce n’est pas seulement de collecter des primes. Il exerce également une gestion du risque. Les assureurs doivent minimiser leurs risques, et en exigent certaines mesures pour éviter le risque d’accidents ou de sinistres futurs, tout le monde est gagnant, à commencer par l’entreprise assurée. Lorsque surviennent des pertes, personne n’est gagnant là-dedans, ça c’est évident.

Regardez par exemple, les concessionnaires automobiles : leur terrain est clôturé, l’entrée est cadenassée lors de la fermeture, et durant la nuit, d’importants luminaires comme ceux des stades de baseball éclairent les voitures stationnées afin de prévenir les vols, les systèmes d’alarme, les systèmes aux CO2, etc. Toutes ces choses sont des exigences des assureurs.

L’assureur est là pour minimiser vos risques, et les siens par conséquent. Et rappelez-vous qu’un assureur n’est pas obligé de vous assurer. Si une entreprise ne se conforme pas aux exigences demandées par l’assureur, elle peut se retrouver sans assurance, et dans ces cas-là, si un sinistre survient, ça peut mener à la faillite…

L’assurance pour véhicules commerciaux se retrouve-t-elle sur le même contrat que l’assurance entreprise ?

Éric : En général, ce sont deux contrats à part. Mais nous avons un assureur chez AMR qui accepte de mettre les deux sur un même contrat, c’est-à-dire que l’assurance entreprise et automobile se retrouvent sur la même police. Mais il n’y a que cet assureur qui accepte de jumeler les deux! 

Quelle « erreur » en assurance entreprise vois-tu le plus fréquemment dans le cadre de ton métier de courtier?

Éric : Erreur, ou habitude on pourrait dire! Trop souvent pour le client en entreprise, l’assurance n’est pas primaire, mais plutôt secondaire. Attendre à la dernière minute pour nous répondre avant un renouvellement d’assurance, ça nous limite énormément dans notre travail.

Surtout qu’en ce moment, le marché est assez capricieux, voire difficile. Alors plus une entreprise nous donne d’informations rapidement et dans les temps, plus nous sommes en mesure de travailler leur dossier de façon optimale.

Si une entreprise nous appelle la veille pour nous dire : « mon renouvellement est demain, ou je démarre dans deux jours, j’ai besoin d’assurance »… ça risque de ne pas fonctionner, car comme courtier, nous envoyons des demandes auprès de plusieurs assureurs pour assurer nos clients d’avoir le meilleur produit d’assurance, adapté à leurs besoins spécifiques, tout ça au meilleur prix possible. En un jour, on ne peut pas avoir de réponse. Et les entreprises qu’on plaçait facilement il y a deux ans demandent nous demande beaucoup plus de travail aujourd’hui afin de les placer chez un assureur. Mais on trouve toujours une solution!

Ton meilleur conseil d’assurance aux PME du Québec ?

Éric : Mon meilleur conseil serait de considérer votre courtier d’assurance comme un partenaire d’affaires, tout comme un comptable ou un notaire. Et soyez le plus transparent possible. Si vous avez déjà eu un dossier criminel, s’il vous plaît, dites-le-nous, vous avez déjà été condamné, nous ne sommes pas là pour vous juger une deuxième fois, mais pour vous offrir la meilleure protection possible.

Même chose si vous faites de la soudure chez un client. C’est un détail important, et une omission en assurance peut vous mettre banqueroute. On est là pour vous conseiller, si vous n’êtes pas certain, avant d’avancer plus loin dans un projet d’entreprise, appelez-nous. Demandez-nous si c’est faisable! Si vous décidez de devenir guide de motoneige, et bien, je vous dirais qu’il n’y a pas de marché pour ça en ce moment. Alors avant d’investir et d’acheter toutes vos motoneiges, informez-vous auprès de votre courtier!